N° 12 - 2006
Les sources de la Venelle
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La Venelle est un petit affluent de rive gauche de la Loire qui prend sa source (ou plutôt ses sources) entre les villages de Santranges et d’Assigny, dans le département du Cher. Après un parcours d’une quinzaine de kilomètres elle rejoint la Loire en aval de Beaulieu, dans le département du Loiret.
Le contexte géologique dans lequel s’inscrit le bassin de la Venelle est celui décrit dans le numéro 7-2001 de la " Chronique des Sources et Fontaines ", dans un article intitulé " les sources du Nord-Sancerrois ".
Les groupes de sources les plus en amont du cours de la
Venelle émergent à flanc de colline aux alentours de la cote NGF + 280 m., aux
lieux-dits Beaufou et La Métairie Rouge. Cette ligne d’émergences
suit la base de la craie du Cénomanien reposant sur une couche d’argile
imperméable formant le toit de l’étage sous-jacent de l’Albien ( cf. coupe
géologique ci-dessous).
Le réservoir aquifère qui alimente ces sources est donc la
craie cénomanienne fissurée, laquelle coiffe les reliefs séparant les bassins
de la Venelle et de la Sauldre.*
Cliquer sur la coupe pour l'agrandir
Le cours supérieur de la Venelle s’écoule lentement vers
le nord sur les sables de la Puisaye, puis sur une couche argileuse occupant le
fond de la vallée en amont de Santrange où il reçoit en rive gauche des
affluents provenant des groupes de sources des Sables, de la Roptière et d’en
Chevillon (Cf. carte ci-jointe). Les sources de la Roptière et d’En Chevillon sont situées le long du même contact stratigraphique que les sources de Beaufou et de la Maison Rouge. La formation aquifère qui les alimente est donc la craie cénomanienne fissurée. Par contre la source des Sables, située stratigraphiquement plus bas, est issue, comme son nom l’indique, des sables albiens de La Puisaye. (Cf. coupe ci-jointe). A environ 500 m au sud de Santranges, la Venelle prend une direction nord-est en franchissant la faille majeure de Sancerre. Au delà, elle s’écoule rapidement dans une vallée étroite qu’elle a entaillée dans la craie du Cénomanien, juxtaposée ici aux sables verts de l’Albien par le jeu de la faille. C’est la vallée dite des " Moulins " (cf.carte ci-contre). Au point de franchissement de la faille il est probable qu’une partie des eaux de la Venelle s’infiltrent dans le sous-sol, dans la formation de la Craie. |
Dans le fond de la vallée des " Moulins ", apparaissent un certain nombre de sources, indiquant la présence d’une nappe phréatique dans la formation de la craie et dont le niveau piézométrique coïncide par places avec la surface. Ces sources augmentent notablement le débit de la Venelle en surface et ont permis ainsi le fonctionnement des anciens moulins.
En aval du hameau de Maimbray, au point ou la Venelle rejoint
la zone alluvionnaire du Val de Loire, elle change une nouvelle fois de
direction et prend une direction nord-ouest, plus ou moins parallèle au lit
actuel de la Loire.
Elle conflue avec cette dernière à 2 km environ au nord de Beaulieu.
En résumé, il est intéressant de noter que la Venelle, issue de la craie du Cénomanien, coule d’abord sur les couches argilo-sableuses de l’Albien, situées stratigraphiquement sous la formation de la craie, mais en rejoignant la Loire elle retourne dans cette formation qui lui a donné naissance du fait du jeu de la grande faille régionale de Sancerre.
* Dans le tableau-inventaire des sources du nord-sancerrois, présenté dans le numéro 7-2001 de la Chronique des sources et Fontaines, pages 24-25, les sables de la Puisaye de l’Albien sont mentionnés comme étant l’aquifère alimentant ces sources. Ceci est erroné, comme le montrent nos observations effectuées au cours de la présente sortie : c’est la formation de la craie cénomanienne qui est l’aquifère alimentant l’amont du bassin de la Venelle, ainsi que l’amont du bassin voisin de la Salereine (affluent de la Sauldre).