N° 10 - 2004
LES EAUX SOUTERRAINES
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I – GEOGRAPHIE Le territoire de cette commune couvre une surface de 11 km2
approximativement. La plus grande partie est constituée par un plateau ondulé
de 140 mètres d’altitude moyenne. II – GEOLOGIE Depuis le plateau jusqu’au niveau du Loir affleurent les terrains suivants (figure 1) : |
1. Argiles sableuses à silex de l’Eocène inférieur Leur épaisseur, très variable, est généralement inférieure à 5 mètres sur le territoire communal. Des bancs durs de conglomérats à silex (perrons) apparaissent épisodiquement, notamment vers le Bois du Fournil. Des blocs isolés de conglomérats à silex peuvent également être exhumés par les cultures. Ils résultent de la dislocation par érosion de bancs continus sous-jacents. Vers le nord, dans le secteur de la Proutière, ces formations sont recouvertes par une couche de limon quaternaire dont l'épaisseur moyenne est inférieure à 1 mètre. 2. Calcaires crayeux du Turonien-Sénonien (Crétacé supérieur) Ils constituent l’essentiel des flancs des coteaux bordant
la vallée du Loir. Le meilleur affleurement se situe sous la terrasse du
château et au début de la rue qui monte vers la vieille porte du village. |
3. Alluvions du Loir
Dans la partie ouest du fond de vallée, ce sont des
alluvions récentes, actuelles, dites de " lit vif ". Dans
la partie est (secteur du Bois Gasnier) ce sont des alluvions anciennes d’âge
quaternaire qui forment une terrasse inclinée dominant de 6 mètres le lit
actuel du Loir.
Ces alluvions anciennes et récentes ont fait l’objet d’exploitations
de sables et graviers, actuellement transformées en plans d’eau de loisirs.
4. Manifestations tectoniques (figure 2, ci-dessous)
Dans son ensemble, le territoire de la commune ne montre
pratiquement aucune déformation tectonique (failles ou plissements). Les
couches du Crétacé supérieur et de l’Eocène inférieur apparaissent
horizontales, sans ondulations.
Cependant, le long de la limite sud-ouest de la commune
suivie par la vallée du Fournil, la photo aérienne révèle une faille
relativement importante. Son tracé est orienté en moyenne nord-ouest sud-est,
mais est localement dévié par de petits accidents transverses. Cette faille
est en fait la terminaison nord-ouest d’un grand accident tectonique régional
qui traverse la vallée du Loir à la hauteur de Cloyes pour former au sud-est
le flanc nord du Dôme de Marchenoir dominant le plateau beauceron.
Le rejet de cette faille dans sa partie longeant le
territoire de Montigny n’est plus que de quelques mètres. Elle disparaît
dans le secteur de Mersantes (commune de Langey).
On observe également quelques fractures mineures affectant l’escarpement
turonien au Bois du Jard (vallon de l’Abîme) sous le château et au lieu-dit
Le Rempart.
Figure 2
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5. Hydrogéologie
Régionalement, la commune de Montigny se situe dans le
bassin du Loir aux confins du Perche et de la Beauce.
Les ressources en eaux souterraines se répartissent en trois
formations aquifères :
- les alluvions du Loir,
- les calcaires crayeux du Crétacé supérieur,
- les sables du Cénomanien supérieur (sables du Perche).
La coupe de la figure 1 montre les relations existant entre ces trois aquifères.
Au printemps 2003, deux entonnoirs d’effondrement (fontis) se sont ouverts dans un champ labouré, à 200 mètres au sud-est de la ferme du Plessis. Ces fontis se forment par dissolution lente des calcaires sous-jacents lorsque les cavités karstiques qu’ils contiennent se trouvent dénoyées. L’air humide attaque la roche du bas vers le haut en formant des " cloches " dont le sommet se rapproche peu à peu de la surface puis s’effondre lorsque celle-ci est atteinte (figure 3). Les " fontis " du Plessis confirmeraient donc l’existence probable d’un réseau de galeries fossiles en voie d’effondrement dans la partie supérieure de l’aquifère turonien.
III – EN CONCLUSION
La commune de Montigny Le Gannelon possède dans son sous-sol des ressources en eaux souterraines. Elles se répartissent dans trois formations aquifères distinctes :
1) Les calcaires crayeux du Turonien : c’est un aquifère de type karstique comprenant une partie supérieure " asséchée ", constituée par des réseaux de cavités en voie d’effondrement et une partie inférieure noyée, fortement drainée vers le Loir (source du Lavoir), l’Yerre et le vallon du Fournil.
2) Les sables du Perche (Cénomanien) contenant une nappe captive sous la couche imperméable des marnes du Turonien inférieur. Cette couche isole la nappe du Cénomanien de la nappe de la craie qui la surmonte, sauf peut-être dans le couloir de failles du Fournil. La nappe du Cénomanien a probablement été atteinte par le puits du château.
3) Les alluvions aquifères du Loir qui peuvent constituer une ressource d’appoint éventuelle.